Hélène Fernandez-Lacôte, Les procès du cardinal de Richelieu. Droit, grâce et politique sous Louis le Juste, Seyssel, Champ Vallon (Collection : Epoques), 2010, 426 p. [ISBN : 978-2-87673-528-6]
Présentation par l'éditeur.
Chalais, décapité à Nantes en 1626 ; le duc de Montmorency exécuté à Toulouse en 1632 ; de Thou et Cinq Mars à Lyon en 1642... Au cours du règne de Louis XIII, les procès politiques nombreux, souvent spectaculaires et sanglants, ne cessent d'interpeller l'opinion : « on dit qu'il n'a jamais pardonné à personne », écrit Pierre Vacherie, un greffier de Limoges, à propos du cardinal de Richelieu qu'il rend responsable de tous les malheurs d'un « règne de sang, de fer et de cruauté ».
Rassemblés, commentés, combattus dès le moment de leur déroulement, ces procès nous permettent d'observer et de comprendre les pratiques d'un pouvoir politique alors en pleine mutation, un pouvoir qui a fait de la puissance exécutive du prince et de la raison d'État le principal mode de gouvernement. Ces pratiques, qui paraissent scandaleusement nouvelles à bien des contemporains, s'inscrivent pourtant dans l'histoire longue de la monarchie depuis le Moyen Âge.
À partir de sources nombreuses, diverses, souvent inédites, Hélène Fernandez-Lacôte éclaire pour la première fois cette impressionnante série judiciaire qui a marqué la construction de l'État absolu. Elle restitue la violence et l'âpreté d'une époque et montre comment le cardinal-ministre de Louis XIII est parvenu à user de tous les moyens à sa disposition pour mettre en oeuvre ces grands procès, qui tout à la fois condamnent des adversaires - ou d'anciens alliés devenus encombrants - et constituent autant de moments de publicité du politique. Événement particulièrement dramatique, l'exécution-spectacle en place publique est ici longuement réexaminée. L'importance nouvelle des procédures de l'extraordinaire - des façons inédites de gouverner, qui se déploient tant dans le domaine financier que dans celui de la justice, et par là de l'administration - est mise en valeur par l'étude de la sinistre Chambre de l'Arsenal dont l'activité judiciaire est ici pleinement restituée : jusque-là mentionnée à l'occasion de l'un ou l'autre procès, elle apparaît comme l'un des instruments majeurs de la soumission politique et de la « fabrication » de sujets obéissants.
Dans ce livre consacré aux grands et aux moins grands procès organisés par « l'homme rouge », la monarchie d'Ancien Régime, qui fut avant tout un État de justice, est observée sous la lumière crue des châtiments du roi.
Chalais, décapité à Nantes en 1626 ; le duc de Montmorency exécuté à Toulouse en 1632 ; de Thou et Cinq Mars à Lyon en 1642... Au cours du règne de Louis XIII, les procès politiques nombreux, souvent spectaculaires et sanglants, ne cessent d'interpeller l'opinion : « on dit qu'il n'a jamais pardonné à personne », écrit Pierre Vacherie, un greffier de Limoges, à propos du cardinal de Richelieu qu'il rend responsable de tous les malheurs d'un « règne de sang, de fer et de cruauté ».
Rassemblés, commentés, combattus dès le moment de leur déroulement, ces procès nous permettent d'observer et de comprendre les pratiques d'un pouvoir politique alors en pleine mutation, un pouvoir qui a fait de la puissance exécutive du prince et de la raison d'État le principal mode de gouvernement. Ces pratiques, qui paraissent scandaleusement nouvelles à bien des contemporains, s'inscrivent pourtant dans l'histoire longue de la monarchie depuis le Moyen Âge.
À partir de sources nombreuses, diverses, souvent inédites, Hélène Fernandez-Lacôte éclaire pour la première fois cette impressionnante série judiciaire qui a marqué la construction de l'État absolu. Elle restitue la violence et l'âpreté d'une époque et montre comment le cardinal-ministre de Louis XIII est parvenu à user de tous les moyens à sa disposition pour mettre en oeuvre ces grands procès, qui tout à la fois condamnent des adversaires - ou d'anciens alliés devenus encombrants - et constituent autant de moments de publicité du politique. Événement particulièrement dramatique, l'exécution-spectacle en place publique est ici longuement réexaminée. L'importance nouvelle des procédures de l'extraordinaire - des façons inédites de gouverner, qui se déploient tant dans le domaine financier que dans celui de la justice, et par là de l'administration - est mise en valeur par l'étude de la sinistre Chambre de l'Arsenal dont l'activité judiciaire est ici pleinement restituée : jusque-là mentionnée à l'occasion de l'un ou l'autre procès, elle apparaît comme l'un des instruments majeurs de la soumission politique et de la « fabrication » de sujets obéissants.
Dans ce livre consacré aux grands et aux moins grands procès organisés par « l'homme rouge », la monarchie d'Ancien Régime, qui fut avant tout un État de justice, est observée sous la lumière crue des châtiments du roi.
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