27/09/11

"Entre amour et droit : le lien conjugal dans la pensée juridique moderne" d'Arnould Bethery de la Brosse

Arnould Bethery de la Brosse, Entre amour et droit : le lien conjugal dans la pensée juridique moderne (XVIe-XXIe siècles), Paris, L.G.D.J. (Collection : Thèses,  Bibliothèque d'histoire du droit et droit romain,  Tome 25), 2011, 450 p. [ISBN : 978-2-275-03741-7]

Présentation par l'éditeur. Avons-nous encore une conception juridique du mariage ? Le subjectivisme sentimental, dans lequel il semble cloisonné, ne le fait-il pas échapper à toute appréhension intellectuelle ? Au contraire, le lien conjugal est-il - ou a-t-il été - une notion riche de substance objective dont nous serions appelés à reprendre conscience ? L'auteur se livre à une enquête historique qui le plonge jusqu'aux sources de notre modernité juridique. Cette aventure l'amène à faire revivre la grande controverse entre amour et droit - dont l'importance des enjeux ne rivalise qu'avec la profondeur de vue des grands auteurs étudiés. Car avec le lien conjugal, expression parfaite de l'union humaine et de l'amour, ce sont les fondements du lien social qui sont en jeu, la trame de fond du droit et de la politique. Il est des mises en perspective grâce auxquelles nous prenons la mesure des réalités. Celles-ci se révèlent alors sous un jour inattendu, nous faisant découvrir leur véritable relief : ce travail montre, étonnamment, que le lien personnel entre époux est l'expression quasi-sensible de la conception que l'on peut avoir du droit.

"Le pouvoir de vie et de mort. Souveraineté et peine capitale" de Daniela Lapenna

Daniela Lapenna, Le pouvoir de vie et de mort. Souveraineté et peine capitale, Paris, Presses Universitaires de France - P.U.F. ( Collection : Fondements de la politique), 2011, 384 p. [ISBN : 978-2-13-058881-8]
 
Présentation par l'éditeur. La peine de mort est-elle moralement justifiable et juridiquement légitime ? Est-il possible de mettre en cause le fondement du droit souverain à condamner à mort ? 
A partir d'une analyse des différents modèles philosophicopolitiques justifiant le pouvoir, et afin de problématiser le rapport entre le pouvoir souverain et la peine capitale, cet ouvrage tend à mettre en lumière la manière dont la source de légitimation du « pouvoir de donner la mort » a été défendue, tout au long des siècles, par la reconnaissance d'une base théologique à l'autorité. La tentative de déconstruire le lien entre théologie et politique et l'ouverture sur une vision normativiste du pouvoir constituent, au contraire, la base théorique de l'argumentation abolitionniste. A travers un travail théorique minutieux, mettant en lumière les insuffisances de la position favorable à la peine de mort ainsi que le concours d'éléments étrangers à la théorie du droit - tels que l'aspect rituello-sacrificiel - pour justifier l'exécution capitale, cette étude montre que si l'on place la dimension transcendante du pouvoir souverain avant l'identité morale de l'individu, alors la mise à mort du criminel peut être justifiée. Au contraire, une idée différente de la constitution du sujet impose de chercher un fondement ultime à l'inviolabilité de l'individu contre le pouvoir lui-même et donc de conclure à l'inadmissibilité morale de mettre à mort un homme, quel que soit le crime qu'il ait commis.

19/09/11

"L'esclavage : la question de l'homme/2" dans "Droits", 2010, n. 51

Droits, 2010 n°51, L'esclavage : la question de l'homme - Histoire, religion, philosophie, droit / 2
Presses Universitaires de France - P.U.F., 2011, 250 p. [ISBN : 978-2-13-057705-8]



18/09/11

"Montchrestien et Cantillon. Le commerce et l'émergence d'une pensée économique" dir. par Alain Guéry

Montchrestien et Cantillon - Le commerce et l'émergence d'une pensée économique, sous la direction d'Alain Guéry, Paris, Ens, 2011, 450 p. [ISBN 978-2-84788-216-2]

Comment est apparue la catégorie de pensée des phénomènes sociaux que nous englobons aujourd'hui sous le terme d'économie, mot désignant autrefois un ordre de la vie domestique ? Une question de cette importance, pourtant négligée, trouve une réponse dans les écrits sur le  commerce qui privilégient la mise en rapport des échanges avec la production plutôt que la résolution de questions pratiques.
Deux ouvrages émergent de ce point de vue : le Traicté de l'oeconomie politique (1615) d'Antoine de Montchrestien et l'Essai sur la nature du commerce en général (1755) de Richard Cantillon. Les historiens, économistes et philosophes réunis ici, spécialistes de diverses périodes  et sociétés, ont posé aux deux ouvrages fondateurs les mêmes questions sur leurs appareils de référence et sur leurs éventuelles connivences intellectuelles.
Montchrestien en sort réhabilité ; Cantillon démontre sa pertinence. Demeure alors le long débat qu'ils inaugurent pour classer ou non le savoir nouveau dans l'ordre du politique ou en dehors de lui.

"Rome n'est plus dans Rome. Formule magique pour un centre perdu" de Christophe Imbert

Christophe Imbert, Rome n'est plus dans Rome. Formule magique pour un centre perdu, Paris, Garnier, 2011, 1117 p. [ISBN 978-2812402616]

12/09/11

"De la IVe République au néoféodalisme" de Sydney Touati

Sydney Touati, De la IVe République au néoféodalisme, Paris, Berg international, 2011, 168 p. [ISBN : 978-2-917191-43-9]


"La peine de mort" de Jean-Marie Carbasse

Jean-Marie Carbasse, La peine de mort, Paris, Puf (Que sais-je?, n. 1834), 2011, [ISBN 978-2-13-059234-1]

11/09/11

"Histoire du droit, politique et idéologie" Paris, Sciences Po - 5 octobre 2011

Histoire du droit politique et idéologie. Enquête sur les fondements idéologiques d’une discipline juridique, colloque à Paris 5 ottobre 2011 - Sciences Po Salle François Goguel 56 Rue des Saints Pères 75007 - 9h00 - 17h30.

La vitalité d’une discipline se mesure à sa capacité à interroger sereinement sa propre histoire. Cette enquête historiographique, initiée par Pierre Legendre et Jacques Poumarède, n’a longuement que très modestement retenu l’attention des historiens du droit français. Depuis peu, cependant, ces derniers manifestent un intérêt renouvelé pour l’histoire et l’épistémologie de leur discipline. Cette journée d’étude se propose de mettre en lumière les fondements et les enjeux idéologique et politiques de l'histoire du droit comme savoir scientifique et comme discipline académique.
Responsable scientifique : Frédéric Audren (Ecole de droit – CNRS / CEE, Sciences Po)
Pour tout renseignement et inscription : frederic.audren@sciences-po.org

01/09/11

La démocratie sans « demos » de Catherine Colliot-Thélène

Catherine Colliot-Thélène, La démocratie sans "demos", Paris, Presses Universitaires de France - P.U.F. (Collection : Pratiques théoriques), 214 p. [ISBN : 978-2-13-058162-8]
214

Présentation par l'éditeur. Penser la démocratie sans demos implique de dénouer le lien solidement établi au XIXe siècle entre les concepts de démocratie et de souveraineté du peuple. À cela, la mondialisation contemporaine ne cesse de nous inciter. Le procès continu de démocratisation de l'État moderne a été rendu possible par l'individualisation du sujet de droit, elle-même résultat de la destruction des droits particuliers des sociétés d'Ancien Régime par l'action centralisatrice d'un pouvoir de type territorial. Mais, en s'imposant comme la seule instance garante des droits, l'État moderne a aussi nationalisé la citoyenneté. Or, il est certain qu'aujourd'hui l'érosion du monopole juridique et judiciaire de l'État s'accompagne d'une multiplication et d'une hétérogénéité croissantes des pouvoirs auxquels les individus peuvent et doivent s'adresser pour obtenir la reconnaissance et la garantie des droits qu'ils revendiquent. 
Cette situation nous fait obligation de dénationaliser la citoyenneté sans sacrifier pour autant cette forme spécifique de subjectivité politique qu'est l'individu sujet de droits, sans renoncer par conséquent aux ressources émancipatrices dont cette figure du sujet politique a fait la preuve au cours des deux derniers siècles.

"Valeurs et justice. Ecarts et proximités entre société et monde judiciaire du Moyen Age au XVIIIe siècle" de B. Lemesle et M. Nassiet

Bruno Lemesle, Michel Nassiet, Valeurs et justice. Ecarts et proximités entre société et monde judiciaire du Moyen Age au XVIIIe siècle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes - P.U.R., 2011, 196 p. [ISBN : 978-2-7535-1431-7]

Présentation par l'éditeur. Il n'existe jamais une absolue coïncidence entre les conceptions, les valeurs et les normes du monde de la justice et celles de la société. Ce sont les écarts, les distances ou les proximités entre les conceptions de l'une et l'autre que ce livre entreprend d'explorer dans le temps. Au haut Moyen Âge, des évêques ferment les yeux sur des infractions à la législation sur le mariage ; au XIe siècle, l'application rigoureuse de la législation relative à l'endettement rompt le lien social ; dans l'Italie du Nord, des pratiques coutumières sont utilisées par les tribunaux du pape pour accuser d'hérésie de grands seigneurs ; dans les états bourguignons, les dispositions brutales de la justice ducale brisent des solidarités urbaines fortes ; aux XVe-XVIe siècles, la pratique de l'homicide pour adultère trouve dans la société un quasi consensus ; en 1720, une large partie de l'opinion publique réprouve la sévérité à l'encontre d'un bandit... 
Parallèlement apparaissent des proximités et des convergences, comme au XIIe siècle dans l'Italie des communes. Au XVIIIe siècle, des tribunaux de proximité renvoient l'image d'une communauté de valeurs entre juges et justiciables. Dans le jugement des blasphèmes, les juges se gardent d'appliquer à la lettre la législation pénale, du moins jusqu'à la fin du me siècle, tandis que la mutation provoquée par la Réforme protestante suggère que l'analyse en termes de tolérance est inappropriée pour en rendre compte. 
Ce que l'on découvre au fil des analyses, c'est une distance entre les valeurs partagées par la société et certaines pratiques judiciaires étroitement liées au pouvoir politique, le pouvoir souverain, soit en expansion, soit, au contraire, en difficulté. Ce livre éclaire donc aussi, à côté de la force de la justice négociée et de la proximité qu'elle maintient entre magistrats et justiciables, l'ambivalence de la justice en tant qu'attribut de la souveraineté.