20/03/10

"L'administration française" de Grégoire Bigot

Grégoire Bigot, L'administration française. Politique, droit et sociétés, Tome 1 (1789/1870), Paris, Lexis Nexis, 2010, 360 p. [ISBN 978-2-7110-0714-1]


Présentation de l'éditeur. C'est par le biais de l'administration que l'État détient le monopole de la coercition. Faire l'histoire de l'administration permet donc de comprendre comment s'est élaboré l'État contemporain.
L'administration est d'abord un objet politique : à la jonction de l'exécutif (dont elle dépend organiquement) et du législatif (dont elle exécute les normes), elle tisse quotidiennement les liens entre les citoyens et l'État. Par le passé instrument de la centralisation napoléonienne, puis instrument de la décentralisation républicaine, elle est appelée aujourd'hui à relayer concrètement l'organisation de la nouvelle construction européenne.
Le modèle français sera-t-il soluble dans le système communautaire ?
L'étude des institutions administratives depuis la Révolution permet d'en douter tant le modèle Français s'est plu à superposer les corps administratifs (communes, départements, régions) ayant tous de surcroît, depuis le vingtième siècle, une forte légitimité de par leur caractère représentatif issu de l'élection.
Enfin la France jouit depuis deux siècle d'une administration qui, du point de vue sociologique, est un modèle à part. L'État libéral voulu par l'Assemblée constituante de 1789 a échoué par la mise en place d'un État gendarme au dix-neuvième siècle puis d'un État providence dès la troisième République. Il en résulte, pour l'imaginaire collectif, un monopole étatique de fonctions que ne peut qu'exercer l'administration. Il en résulte aussi une fonction publique dont le statut et les missions ne trouveront plus bientôt de justifications qu'historiques.

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